Catastrophes cycliques

L’année 2020 est remplie de surprises. Une série d’événements inattendus me plonge dans la stupéfaction. D’abord le Covid-19, cette maladie semblable aux épidémies pulmonaires saisonnières mais qui s’avère être une atteinte sanguine. Ensuite la dévastatrice invasion de criquets en Afrique et en Asie. Enfin la réapparition d’Ebola en République Démocratique du Congo. Pourquoi un tel acharnement sur l’espèce humaine ? En Australie, des centaines d’oiseaux morts tombent du ciel, sans que la cause de ce phénomène soit vraiment déterminée. Un drame de plus. Qu’est-ce que cette année a de si particulier ?

Alexandre Chizhevsky, chercheur en cosmologie et en hématologie, avait affirmé que les maux qui frappent collectivement sont corrélés avec l’activité solaire : épidémies, conflits armés, invasions d’insectes… Les catastrophes pleuvent sur nos têtes à chaque fois qu’un grand nombre de tâches apparaissent sur le soleil. Je m’interroge sur les dates. Le virus Ebola avait avait sévi de 2013 à 2015 alors pourquoi réapparaître aujourd’hui ? Est-ce une coïncidence si le dernier pic d’activité solaire a eu lieu en 2014 ? Est-ce un pur hasard si nous sommes actuellement au début du cycle solaire 25 ? Et si le soleil avait réellement un effet néfaste sur la planète et sur notre organisme ?

Qu’est-ce qui empêche la réhabilitation des théories d’Alexandre Chizhevsky ? Je pense que la réponse tient en deux mots : peur + orgueil.

Commençons par analyser la peur. Face à un danger, il est rassurant de savoir que nous sommes en mesure de riposter tandis qu’un ennemi puissant et inaccessible nous plonge dans la terreur. Par conséquent il est hors de question d’admettre que le soleil nous agresse cycliquement. Tous les êtres vivants ont besoin de chaleur et de lumière, nous y compris, donc nous ne nous interrogeons pas sur les effets de ses radiations sur notre corps.

Le soleil nous est indispensable alors il serait angoissant de reconnaître qu’il est terriblement nocif. Il est comme un père tyrannique dont l’enfant doit subir les sévices pour avoir droit à son repas quotidien. L’enfant se débrouille pour ne pas sombrer dans la folie. Il va éventuellement se défouler sur ses camarades, enfouir les moments douloureux dans l’amnésie, se couper du monde, se convaincre qu’il est mauvais au point de mériter de mauvais traitements... De même, l’humanité s’agite autour de la politique, de la science et des médias, sans jamais lever les yeux au ciel pour questionner ses silencieux déluges mortels.

Analysons l’orgueil. Il s’agit d’une nouveauté émanant du style de vie moderne. En effet, les populations primitives craignaient les puissances invisibles terrestres et célestes. En l’absence d’explication rationnelle, elles baignaient constamment dans une superstition craintive. Elles vénéraient tout et n’importe quoi dans l’espoir de se prémunir contre l’éventuelle colère de telle divinité ou de tel esprit. À l’opposé, les peuples modernes estiment que la science a tout expliqué et que la technologie permet de tout maîtriser. Le microscope et le télescope nous donnent accès à l’infiniment petit et l’infiniment grand. Le ciel n’est qu’un vaste territoire vierge à s’approprier grâce à la conquête spatiale. Dans ces conditions, il serait blessant d’admettre que nous sommes esclaves d’un astre qui peut ruiner nos civilisations ou nous tuer massivement.

Pour l’humain moderne, le soleil est un outil qu’on exploite. On peut bronzer sur la plage, installer des capteurs pour produire de l’électricité, l’analyser pour comprendre la création de l’univers… L’orgueil ne tolérait pas que l’objet inerte devienne le sujet invincible.

Pendant ce temps, les catastrophes s’enchaînent. Nous les subissons dans une peur bardée d’orgueil. Notre étonnement est cycliquement renouvelé. Notre désarroi est régulièrement suscité. Notre incompréhension est périodiquement soulevée. Comme des hamsters galopant dans leur roue, nous avançons bravement tout droit, le regard fermement fixé sur l’horizon, évitant soigneusement de lever la tête.

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